La valeur de la liberté dépend de ce qu'elle permet de faire. Au sein d'une entreprise, lorsque les collaborateurs adhèrent à la vision proposée par son dirigeant et se sentent parties prenantes de son projet, la liberté se met naturellement au service de l'intérêt collectif. Couplée à la sécurité psychologique que procure la confiance accordée par le dirigeant, qui permet à la personne d'être elle-même, sans chercher à feindre, la liberté psychologique favorise le développement d'une créativité constructive, focalisée sur la réussite collective. C'est au dirigeant de créer les conditions nécessaires à l'expression de cette propension à créer et à entreprendre que toute personne possède naturellement.
La créativité qui nous intéresse, celle qui est prise en compte dans le guide de référence, est une créativité résolument tournée vers l'action. Elle peut se caractériser de la manière suivante :
Plus qu'une capacité à produire des idées, cette créativité doit être conçue comme une propension à créer. C'est cette tendance à produire des résultats concrets que le manageur doit développer chez ses collaborateurs en leur donnant les moyens nécessaires à son expression.
Compte tenu des nombreuses démarches de libération qui ont déjà été conduites avec succès, la question n'est plus de savoir s'il est possible d'obtenir de bons résultats en autonomisant les collaborateurs mais de comprendre pourquoi ça marche et de déterminer comment on peut maîtriser ce type de fonctionnement. Tout repose sur la tendance de toute personne à s'actualiser et à devenir ce qui est potentiel en elle, qui constitue selon Carl Rogers la cause première de la créativité, conçue non comme une capacité à produire des idées mais comme la propension à créer et à entreprendre que toute personne possède naturellement. C'est cette créativité individuelle qui constitue la source du dynamisme que chaque collaborateur, lorsque les conditions sont favorables et qu'il dispose d'une autonomie suffisante, est susceptible de manifester dans son travail
Toutefois, être autonome n'implique pas d'agir seul et c'est dans les interactions avec les autres membres de la communauté que l'autonomie peut s'apprécier le mieux et prendre tout son sens. Par ailleurs, comme pour l'autonomie, le sentiment de compétence ne peut émerger et procurer le bien-être psychologique cherché qu'au travers de l'appréciation des autres. C'est pourquoi le moteur de l'entreprise libérée, ce qui peut inciter chaque collaborateur, dans un climat de travail approprié, à donner le meilleur de lui-même et à s'engager réellement et durablement au service de sa communauté professionnelle, résulte de la conjonction de deux facteurs clés : la créativité individuelle et l'émulation collective.